Mei Haruta

Nom : Haruta
Prénom : Mei (prononcé Meï)
Age : 18 ans

Description physique : Mei est une jeune fille à la silhouette élancée et gracieuse. Elle n'est ni très grande, ni très petite. Ses cheveux châtains aux légers reflets violets lui tombent jusqu'au bas du dos. Parfois, lorsqu'elle ne veut pas qu'ils la gênent dans ses activités, elle les noue en une longue queue de cheval, à l'aide d'un large ruban violet. Ils encadrent un visage aux traits fins, à la peau très pâle. Mei a de grands yeux couleur noisette, très expressifs. Souvent, elle regarde dans le vague, plongée dans une rêverie lointaine. Elle peut paraître distante et froide, voire un peu mystérieuse, mais c'est généralement que, même si elle est présente physiquement, elle est encore un peu ailleurs par l'esprit. De haillons, ses vêtements sont devenus de longues robes, souvent amples, de couleurs variées. Sa favorite est blanche et légère, aux manches évasées, avec quelques modestes décorations couleur d'argent au niveau de la taille et des poignets. Elle sort rarement de chez elle sans sa longue cape blanche, accrochée au moyen d'une petite broche d'argent et agrémentée d'une large capuche pouvant cacher le visage. D'ordinaire, elle porte aux pieds des ballerines blanches, mais, au grand damne de son père adoptif, elle ne perd jamais l'occasion de les ôter et de parcourir les rues de Saïsha pieds nus, vieille habitude de l'époque où elle vivait dehors.

Description morale : Mei est une grande rêveuse. Souvent plongée dans quelque rêverie dont elle seule connaît le secret, elle oublie parfois complètement ce qu'il y a vraiment autour d'elle. Si on lui parle dans ces moments-là, il n'est pas certain qu'elle entende et si jamais les paroles lui parviennent, il lui faut un peu de temps pour revenir à la réalité. C'est une personne plutôt timide et réservée, qui hésitera à dire aux autres ce qu'elle pense si elle ne juge pas cela de première importance. Assez renfermée sur elle-même, elle se tient généralement à l'écart des autres et parle peu. Elle a tendance à garder ses sentiments pour elle, mais souvent, ses yeux la trahissent. Malgré tout, quand elle le veut vraiment, c'est une actrice hors paire, ayant beaucoup appris lors de ses années passées dans la rue. Il n'est pas toujours facile de se lier avec elle, mais entre amis, elle se montre sympathique, généreuse et très serviable. En effet, elle est le plus souvent incapable de refuser quoi que soit lorsqu'on le lui demande gentiment. Mais lorsqu'elle ne veut vraiment pas, elle le fait savoir… en fuyant. Ce n'est pas qu'elle manque de courage, mais plutôt qu'elle se sent dépassée par la situation. Elle peut, avec de la volonté endurer les blessures physiques, mais est sensible aux paroles des autres et si l'on se moque d'elle, elle peut facilement être blessée. Mei a une forte intuition et ses premières impressions s'avèrent souvent justes, même si elle peut très bien se tromper. Pourtant, elle n'a pas une très grande confiance en elle et ne tient la plupart du temps pas compte de ses intuitions. Ses quelques années passées dans les rues de Saïsha ont grandement changé son éducation à l'origine noble et malheureusement pour son père adoptif, elle aime de temps à autre retourner dans les rues, sans rien dire ni demander la permission à personne. Amatrice de mystère et utilisatrice de la magie du vent, elle voue un culte assidu à la déesse Selanna. Reste de son enfance dans la noblesse du Royaume des cinq Joyaux, elle apprécie beaucoup la musique et particulièrement la harpe et le chant.

O là!
On as une bonne RPeuse ici! ^^

Chapitre 1 : La fuite

Royaume des cinq Joyaux, 6 ans plus tôt

"Nan, je ne veux pas !" protesta la petite fille, en secouant énergiquement la tête.

"Mais enfin, Mei… tenta une énième fois de la raisonner sa mère. Toutes les filles de ton âge le font. Tu le sais bien ! Ton amie Enia s'est mariée l'année dernière. Demna aussi. Même Miryse a déjà prévu la date de ses noces."

La fillette secoua à nouveau la tête et une moue têtue apparut sur son visage, signe que rien ne pourrait la faire changer d'avis.

"Nous te trouverons un bon mari, un seigneur riche et influent. Ce sera bien mieux que tu l'imagines…"

La femme se tut et soupira. Elle savait bien que toute parole était vaine. Mei protestait très rarement à ce que l'on lui demandait et était très obéissante, mais lorsque qu'elle décidait qu'elle ne voulait vraiment pas, il n'y avait rien à faire. Pourtant, elle avait 12 ans et il était temps de la marier. Il était certain qu'elle n'aurait aucun mal à trouver des prétendants fortunés. Fille unique d'Artus des Cerfs Blancs, seigneur du comté d'Opale, elle était plutôt charmante, jouait fort bien de la harpe, chantait tout aussi bien et savait broder. Bref, tout ce que l'on pouvait attendre d'une demoiselle du Royaume des cinq Joyaux. Le seul problème était qu'elle refusait catégoriquement de se marier. Elena des Cerfs Blancs, excédée, quitta la pièce, laissant à Dame Rena la gouvernante le soin d'envoyer sa fille au lit.

Dès qu'elle fut seule dans sa chambre, Mei se mit à réfléchir activement. Elle ne voyait pas vraiment comment éviter de se marier, mais une chose était certaine : elle ne l'accepterait pas. Elle avait d'abord expliqué à ses parents les raisons de son refus, puis voyant que cela n'avait servi à rien, elle avait essayé de faire à son père du chantage affectif, bien qu'elle n'aimait pas trop ce genre de méthode. Mais rien n'avait marché. Une idée folle germa dans son esprit. Mais oui ! Pourquoi n'y avait-elle pas pensé plus tôt ? Elle n'avait qu'à partir ! Elle avait entendu dire qu'une caravane de marchands s'apprêtait à partir pour la cité de Saïsha. Elle connaissait mal la ville, mais la destination importait peu, tant qu'elle échappait à la surveillance de la gouvernante et de ses parents. Elle leva et alluma une bougie, prenant garde à ce que la lumière ne filtre pas trop par la porte. Le plus silencieusement possible, elle rassembla quelques affaires dans un sac de toile. Elle devait faire le plus vite possible, au cas où Dame Rena se rendait compte qu'il y avait de la lumière dans la chambre ou entendait des bruits. Elle se changea rapidement, revêtant sa robe la moins ample pour faire moins de bruit possible. Heureusement la pièce se trouvait au rez-de-chaussée et elle n'eut aucun mal à sortir par la fenêtre. Mei s'empressa de rejoindre la caravane de marchands. En effet, c'était l'été et le jour se levait tôt. Si elle voulait rejoindre les commerçants qui partaient au lever du soleil, il lui fallait se dépêcher.

Chapitre 2 : La caravane

Lorsque Mei arriva au campement des marchands, le soleil apparaissait à l'horizon. Déjà à cette heure, une grande agitation régnait parmi les tentes. D'un côté, des hommes attelaient les chevaux aux charrettes. De l'autre, des femmes démontaient les tentes. Un petit groupe chargeait sur un chariot des coffres remplis de pierres précieuses. Une bande d'enfants rassemblait près d'une grande charrette une grande quantité de cages de tailles diverses, contenant des animaux plus différents les uns que les autres. Dans un coin patientaient cinq hommes armés, visiblement des mercenaires qui protégeaient la caravane des brigands de grands chemins. Transporter de telles richesses attirait les convoitises. La fillette s'approcha d'un des hommes qui semblait superviser les opérations et lui adressa timidement la parole. Tout à coup, son entreprise lui parut impossible : pourquoi les marchands accepteraient-ils de l'emmener avec eux ?

"Euh… Excusez-moi…"

"Qu'y a-t-il ? Tu ne vois pas que je suis occupé ? Va jouer ailleurs !"

À en juger le ton qu'il avait employé pour lui parler, l'homme ne savait pas qu'il avait affaire à la fille du seigneur local. C'était sans doute mieux ainsi. Il ne voudrait sans doute pas l'emmener, s'il craignait d'avoir des embrouilles avec le seigneur des Cerfs Blancs.

"Si ça ne vous dérange pas, j'aimerais…"

"Tu veux aider ? Mets donc ces cages sur un chariot. Je verrais pour un pourboire plus tard."

L'homme partit en direction des mercenaires qui avaient ouvert une bouteille d'alcool fort, sans que la fillette ait le temps de répondre quoi que ce soit. On l'entendait de l'autre bout du campement leur hurler que des mercenaires ivres étaient totalement inutiles. Apparemment, il avait pris Mei pour une gamine qui cherchait à travailler pour gagner de l'argent. Pressé comme il était, il n'avait pas dû regarder ses vêtements de trop près. Elle s'approcha donc de l'entassement de cages. On y trouvait toutes sortes d'animaux, du simple poulet au dragonnet. Il y avait même des espèces qui lui étaient inconnues. Une adolescente arriva, transportant un cube de verre contenant une sorte de lézard. Elle déposa son chargement sur le chariot le plus proche et s'adressa avec une curiosité non retenue à la fillette.

"D'où tu viens, toi ? Tes vêtements sont drôlement classes !" s'exclama-t-elle avec un grand sourire.

Devant le silence de Mei, elle reprit :

"Tu sais, Orkan a l'air méchant comme ça, mais en fait, il est sympa. Simplement, il ne veut pas qu'on le voie. Il est un peu bourru."

Elle s'esclaffa.

"Au fait, je m'appelle Pillika. Orkan, qui dirige la caravane, est mon oncle. T'es pas très causante, dis donc. C'est quoi ton nom ?"

"Mei."

"Enchantée. Allez, au travail ! On est déjà en retard et mon oncle va nous réprimander si on tarde trop."

Les deux filles chargèrent les cages. Peu à peu, Mei se sentit plus à l'aise et commença à parler un peu. Lorsque Pillika apprit qu'elle voulait aller à Saïsha avec eux, elle lui dit qu'Orkan acceptait n'importe quoi contre de l'argent. Lorsque la caravane fut prête à partir, la fillette refit sa demande au marchand qui prit enfin le temps de l'écouter. Il commença par refuser, mais lorsqu'elle retira de son doigt sa bague incrustée de rubis, il changea tout de suite d'avis. Ils partirent aussitôt. Au début du voyage, Mei resta en retrait, mais elle finit par se lier d'amitié avec Pillika et elle passa tout son temps à ses côtés. Il y eut bien quelques mésaventures avec des brigands, mais les mercenaires, bien que de mauvaise humeur car Orkan leur avait confisqué tout leur stock d'alcool, étaient efficaces et il n'y eut aucun problème majeur. Parfois, ils s'arrêtaient quelques jours dans une ville pour vendre quelques pierres et animaux, puis repartaient à nouveau. C'était fort différent de ce qu'avait vécu Mei jusqu'à présent, mais c'était plutôt agréable. L'ambiance était moins austère, plus conviviale qu'au château des Cerfs Blancs... Au bout d'un an, ils arrivèrent à Saïsha.

Chapitre 3 : Les rues de Saïsha

Saïsha ne ressemblait à aucune ville que connaissait Mei. Bien loin des cités bien rangées du Royaume des cinq Joyaux, c'était un véritable labyrinthe de rues et de ruelles. L'académie de magie qui la dominait était vraiment impressionnante. L'adolescente, maintenant âgée de 12 ans, resta encore six mois avec les marchands qui s'étaient installés sur l'aire de résidence temporaire pour vendre leurs marchandises. Au bout de six mois, leur stock fut épuisé et après s'être réapprovisionnés en produits qu'ils pourraient vendre au Royaume des cinq Joyaux, ils décidèrent qu'il était temps de partir.

"Tu es sûre que tu ne veux pas venir avec nous ?" demanda Pillika pour la énième fois.

"Non. Si je retourne dans le comté d'Opale, je devrais sans doute retourner dans mon ancien foyer et il n'en est plus question."

Après un an de voyage ensemble, les deux filles s'entendaient comme des sœurs et il leur était difficile de se quitter. Mei rassembla une fois de plus ses affaires, et après s'être fait la promesse de se revoir lorsqu'ils reviendraient à Saïsha, les marchands repartirent en direction du lointain Royaume des cinq Joyaux.

Mei se retrouva donc seule dans les rues du Saïsha. Elle se rendit compte bien vite qu'elle n'avait pas pris assez d'argent et se retrouva bientôt à cours. Malgré la philosophie travailliste des Narkae, elle n'avait pas la constitution nécessaire pour se faire engager pour des travaux nécessitant la force et, pour les travaux plus intellectuels, il fallait souvent des diplômes, qu'à son âge, elle n'avait pas, bien entendu. Elle fut bientôt obligée de vendre ses robes en tissus précieux et ses chaussures, les remplaçant un vêtement de condition plus modeste : une simple robe de toile blanche. Elle allait désormais nus pieds. Ces brusques changements lui furent difficiles, à elle qui avait toujours vécu dans l'aisance. Elle n'avait aucune idée d'où il fallait s'adresser pour s'en sortir. Depuis que les marchands étaient partis, l'adolescente se sentait affreusement seule et désemparée.

Une semaine après le départ des marchands, tandis qu'assise sur le seuil d'une maison elle réfléchissait à sa nouvelle situation, elle ressentit plus fort que jamais le besoin d'avoir un ami près d'elle, quelqu'un à qui elle pourrait parler, se confier… C'est alors qu'un oiseau apparut dans un nuage de fumée. La première réaction de Mei fut une intense surprise. Elle se plaqua contre la porte derrière elle, se demandant si ce n'était pas quelque démon, et invoqua Soleil en son cœur pour la protéger. Mais un de ses cours, appris avec son précepteur lorsqu'elle était encore au château des Cerfs Blancs, lui revint en mémoire. Un magicien du vent pouvait invoquer un oiseau. Elle chercha des yeux un potentiel magicien dans la rue, mais personne ne faisait attention à l'oiseau. Etait-ce elle qui l'avait fait apparaître ? L'adolescente détailla l'apparition, intriguée. C'était un petit oiseau, entièrement blanc à l'exception de son bec noir et de quelques plumes argentées autour du cou. Il était doté d'une longue queue composée de quelques plumes souples. Son regard lui semblait plutôt intelligent pour un animal et il observait la fillette - elle l'aurait juré – avec curiosité. Elle tendit pour la main pour le toucher, mais il disparut aussitôt dans un nouveau nuage de fumée.

Depuis qu'elle avait découvert la magie du vent, Mei s'entraînait et s'amusait de se découvrir de nouveaux pouvoirs. Peu à peu, elle parvint à provoquer une bourrasque de vent, peu forte bien sûre. Elle regardait avec un amusement dissimulé les passants surpris qui s'étonnaient de ce coup de vent, chose très rare à Saïsha où la moindre petite brise était arrêtée par les montagnes alentours.
Mais peu à peu, l'argent obtenu par la vente de ses vêtements s'épuisa et elle n'eut même plus de quoi s'acheter à manger.

Chapitre 4 : La bande

"Nan, je ne veux pas !"

"T'as faim et ce type a plein de fruits. C'est pas parce que tu en prends un que ça va lui faire du mal." rétorqua Yelim.

"Mais je ne peux pas faire ça. Voler c'est mal."

"Bah, si t'as faim, c'est juste, non ? Et puis, tu vas pas t'laisser crever d'faim juste parce que prendre une pomme va pas plaire à gros qu'a plein d'sous, si ?"

Depuis peu, Mei avait rencontré Yelim et sa bande. C'est un petit groupe d'enfants, une demi-douzaine, aussi bien des filles que des garçons. Tous vivaient à la rue et ils ne se quittaient jamais d'un pouce, sauf lors des fameux "rapts" où les plus âgés allaient récupérer de la nourriture pour eux et pour les plus jeunes. Ce n'était ni plus ni moins que du vol, mais Yelim, le chef de la bande, préférait le terme de "rapt". C'était plus classe, selon lui. Yelim était un adolescent de 15 ans, un grand brun, un peu maigre, à la peau assez sombre. Il disait à qui voulait l'entendre qu'il avait un centaure dans ses ancêtres lointains, mais seuls les plus petits le croyaient vraiment, même si les autres ne disaient rien pour lui faire plaisir. La bande logeait dans une petite maison inhabitée, qui tombait légèrement en ruine.

Après leur première rencontre, Yelim passait régulièrement la voir, lui apportant un fruit, une couverture. La source de ces objets était évidente, mais Mei ne pouvait faire autrement que les accepter. Puis il lui avait proposé de les rejoindre dans la maison désaffectée et elle était venue. Mais elle refusait catégoriquement de voler. Ce n'était pas dans son éducation. Le garçon avait beau lui dire qu'elle n'avait pas le choix, elle ne pouvait s'y résoudre.

Finalement, un jour, elle le fit. Elle vola une pomme. Personne ne s'en était rendu compte. Une bourrasque avait renversé un cageot. Mei avait gentiment aidé le marchand à ramasser. Il l'avait remercié en lui donnant une pièce. Personne n'avait remarqué qu'il manquait un des fruits. On se demandait juste pourquoi il y avait eu ce coup de vent. Puis, ça devint une routine. Désormais, elle faisait partie de ceux qui faisaient des "rapts". Puis le temps passa, des mois, puis des années.

Trois ans passèrent et Mei avait maintenant 16 ans. Un soir, lorsque Yelim rentra, il se planta devant elle avec un petit sourire, celui qu'il avait quand il rapportait une de ses trouvailles pour une personne de la bande.

"J'ai trouvé un truc pour toi." annonça-t-il, bien que tous l'avaient déjà compris.

Avec l'expression d'un prestidigitateur exécutant un tour de magie, il sortit de sa cape un objet qui était familier à la jeune fille, mais qu'elle n'avait même pas pensé revoir un jour. Il s'agissait d'une harpe celtique en bois clair. Elle était toute simple, sans ornement, et par endroits, le vernis était un peu écorché, mais c'était un magnifique cadeau.

"Je l'ai trouvé dans une brocante dans la zone où y a tous les marchands. Comme t'avais dit que tu savais en jouer, j'ai pensé que ça te ferait plaisir."

Mei parcourut du regard l'instrument, effleura les cordes, sans rien dire.

"Ça te plaît pas ?" s'inquiéta Yelim.

Elle releva le regard et esquissa un grand sourire.

"Si, beaucoup ! Merci !"

Ce fut une des filles de la bande qui en eut l'idée un peu plus tard : pourquoi ne jouerait-elle pas dans les tavernes, comme les ménestrels ? Ça permettrait de gagner un peu d'argent. Mei s'entraîna. Des morceaux qu'elle avait appris au Royaume des cinq Joyaux lui revenaient peu à peu, comme si ses doigts n'avaient jamais oublié. Cela lui plaisait énormément. Elle se présentait dans les tavernes et les auberges en tant que ménestrelle. Elle gagnait à chaque fois un repas, ainsi qu'un peu d'argent qu'elle partageait avec le reste de la bande. Cela ne suffisait pas pour tout le monde, mais c'était déjà ça.

Chapitre 5 : Retour dans un milieu aisé

Mei acheva sa prière à Selanna. Après tout ce temps passé dans la rue, elle avait fini par changer de Dieu. Soleil n'avait rien fait lorsqu'elle s'était retrouvée sans le sou, contrairement à Selanna qui lui avait donné un don pour la magie du vent. De plus, tous les membres de la bande croyaient en Selanna et avaient su la convaincre que c'était la meilleure des déesses.

Le soir, tandis qu'elle jouait dans une auberge, un homme, habillé de façon plutôt riche, entra dans la taverne. Il s'entretint rapidement avec le patron et déposa sur le comptoir une bourse bien remplie qui disparut vite dans un tiroir. Mei acheva son morceau sur un accord mélancolique, ne pouvant s'empêcher de jeter de temps à autre un regard discret vers les deux hommes, se demandant ce qui se tramait. Le patron s'approcha d'elle, laissant son interlocuteur devant le bar.

"Hé, Mei, ce monsieur – il fit un léger mouvement de tête vers l'inconnu – est le serviteur d'un marchand. Il vient de temps à autre pour commander des vivres. Il dit que son maître cherche un musicien pour égayer la soirée qu'il va bientôt organiser et que tu ferais l'affaire. C'est une bonne affaire, tu devrais accepter. Ce marchand est sans doute l'un des plus riche de la ville. Toi et tes copains aurez sans doute de quoi vivre pendant un mois."

La proposition était fort alléchante et Mei suivit le conseil du patron. Le serviteur lui donna une adresse et lui dit de revenir le lendemain en fin de matinée. Lorsqu'elle se rendit à l'adresse indiquée, elle fut d'abord impressionnée. C'était une grande maison de pierre avec un jardin, ce qui était rare à Saïsha vu qu'il ne pleuvait que très rarement. Elle était certes moins grande que le château des Cerfs Blancs, mais restait tout de même très imposante. On la présenta au maître de maison. C'était un homme d'un certain âge, aux cheveux gris et au visage rieur. Son nom était Jan Haruta et il exerçait la profession de drapier. Il était très sympathique.

"Dis-moi, petite, quel est ton nom ?"

"Mei, monsieur."

"Mei comment ?"

La jeune fille se tut un instant. Elle n'utilisait plus son nom depuis longtemps.

"Je n'en ai pas, monsieur."

"Bon… Karl m'a dit que tu jouais très bien de la harpe. Est-ce vrai ?"

"Très bien, j'en doute. Mais j'en joue, oui."

Jan se fiait à l'avis de son serviteur et il engagea Mei sur le champ. Il ne s'agissait pas seulement de jouer pour des soirées. Elle jouait également quand il était seul et qu'il avait envie de musique. Parfois, ils discutaient. La jeune fille logeait chez le marchand, désormais, pour rester à sa disposition, en cas d'invités imprévus par exemple. Elle ne voyait plus beaucoup ses amis. Jan lui avait acheté de nouvelles robes, un peu comme celles qu'elle portait lorsqu'elle vivait au Royaume des cinq Joyaux. Il appréciait beaucoup Mei. Au bout d'un certain temps, il la considérait un peu comme sa fille, si bien qu'un jour, il l'adopta vraiment. Après qu'elle lui a montré ces quelques connaissances en magie du vent, il l'inscrivit à l'académie de magie pour qu'elle puisse s'améliorer. Mei a maintenant 18 ans et vit depuis deux ans chez Jan. Elle a mis un certain temps avant de retrouver sa bonne éducation, mais elle y est parvenue, même s'il lui reste quelques "mauvaises" habitudes, comme faire une fugue la nuit pour rendre visite à ses amis et leur donner un peu d'argent.

Remarques particulières : Mei utilise la magie du vent. Ayant appris les bases seules, elle n'est que depuis un an à l'académie et a un moins bon niveau que ceux qui ont pu y entrer lorsqu'il ont découvert leur don et qui y ont le même âge qu'elle, mais elle apprend vite.

Bon, je me VALIDE moi-même.^^ Qu'est-ce qu'il faut pas faire, quand on est admin... =P