Flânerie au marché (libre)

Quelle bel après-midi ! Netari appréciait particulièrement cette saison car le ciel était dégagé et qu’un vent léger soufflait à environ dix mètres de hauteur, c’était un temps parfait pour voler : une légère difficulté venait pimenter la direction, sans pour autant rendre l’expérience dangereuse. Il se baladait pour l’instant dans le marché des titans, il avait réussi à obtenir de son professeur un moment de détente. Bon, en réalité, il devait se procurer deux ou trois ingrédients pour ses amis du laboratoire. Alors, que demandaient-ils… Cette écriture en pates de mouches correspond à celle d’Ysamori, il doit croire que tout le monde possède les mêmes lunettes que lui. Il avait réussi à les faire confectionner en assemblant des verres de loupes peu puissantes sur une monture en métal, du fer probablement, et depuis voyait tout en plus grand. Les personnes pouvant ce procurer ce genre d’instruments sont très peu nombreuses car les souffleurs de verre ne sont pas accoutumés à ce genre de préparation.

Bien, il avait besoin d’une fleur, l’edelweiss, rare dans les environs. ils les cherchait fraîche car on peu en trouver sous forme séchée sans trop de problèmes. Il n’était cependant pas impossible de s’en procurer à Saïsha, et c’est pourquoi il s’était rendu au marché des Titans. On pouvait trouver la fleurs dans les montagnes à l’Est de la ville, mais les gens évitaient de s’y rendre : on pouvait y croiser des élémentaires de l’air et de la terre. Même si Netari avait ses chances contre une être de l’air, il préférait ne pas tenter l’expérience une seconde fois (il s’est en effet déjà fait attaqué » par ce genre de créature et n’en serait pas ressortit vivant sans l’aide d’un gardemage qui passait par là. Mais bientôt, à l’instar de son maître, il pourrait en convoquer !)

Lui savait parfaitement à qui s’adresser pour récupérer ce dont il avait besoin : Fargo Luminae, un ancien colonel du Consortium qui prenait ici sa retraite, et dont les talents magiques n’étaient plus à prouver. Il avait, comme les Hauts-Druides, la faculté de dissiper les créatures magiques, ce qui lui permettait d’arpenter tranquillement l’Est de la ville. Il y a bien sûr une limite au nombre de fois qu’il peut utiliser ce sort par jour, et Netari miserait entre deux et trois, il n’avait jamais voulu lui dire où s’arrêtaient ses possibilités. Le voilà arrivé devant sa boutique, il jette un coup d’œil par la fenêtre en regardant derrière le comptoir ; ce n’est pas sa fille qui la tient actuellement. Ah, Danae… Elle était vraiment magnifique avec ses longs cheveux roux légèrement ondulés qui tombaient jusqu’à ses reins, ses yeux bleus profond et sa silhouette élancée… Elle et Netari s’était promis de se rapprocher dès qu’elle aurait fini d’aider son père à se réinstaller dans leur nouvelle maison, et la datte approchait, plus que une semaine !

" Bonjour ! lança joyeusement Netari en poussant la porte (l’une des rares portes en bois de cet endroit de la ville où elles étaient le plus souvent de simples rideaux). Fargo se releva de derrière le comptoir et lui répondit amicalement :
Salut Netari, Comment vas-tu ?
- Bien, mais j’ai besoin d’édelweiss fraîches, une demi-douzaine, est-ce possible ?
- Il faudra que j’aille en chercher, je te propose de revenir demain midi, je les aurait.
- D’accord, merci beaucoup. Euh… Est-ce que Danae est là ?
- Non, elle est partit faire des emplettes, et sera de retour dans quelques heures. Répondit-il d’un ton paternel.
- Ah, tant pis, merci. Bonne journée mon colonel !" Dit-il en sortant, la joie au cœur : il allait pouvoir bientôt la revoir…

Prit d’un élan de bonne humeur, il fit affluer la magie dans ses veines, la laissant se répandre dans tout son corps. Il rassembla l’air autour de lui, et en prit le contrôle - non, disons plutôt qu’il devint le vent qui l’entourait. Soudain, il s’éleva dans les airs dans un petit nuage de poussière, montant lentement vers le ciel. Sous les yeux ébahis des passants, habitués à la magie mais pas à voir des gens voler, il s’arrêta au-dessus du marché. Il sentait le vent agréable caresser son visage et apercevait d’ici une bonne partie du marché des titans, à mesure que l‘adrénaline affluait. Il tourna sur lui-même et vit alors sur un muret une jeune fille qu’il reconnu comme étant une étudiante de l’académie, qui avait l’air de rêvasser. Il se rapprocha rapidement d’elle et fit emblant de lui foncer dessus. Mais soudain, il se redressa et partit en vrille vers le haut à quelques mètres d’elle. Il monta ainsi en flèche à un trentaine de mètres, puis se laissa retomber. Il commença alors à chuter au-dessus de la jeune fille. Mais il se reprit avant de prendre trop de vitesse et se posa tranquillement à ses côtés, et s’assit sur le muret avec un grand sourire.

Je venais d'arriver dans le marché des titans et le place était bondé. J'essayais tant bien que mal de me frayer un passage dans cette foule. Je cherchais désespérément quelqu'un capable d'affuter ma hache et je ne savais pas ou la trouver. J'espérais pouvoir trouver une personne pouvant m'aider dans ce marché. Il n'était pas évident de voir les magasins au milieu de cette foule mais comme j'étais assez grand, je parvenais a identifier ce que faisait les commerçants. On vendais de tout dans ce marché. Ce qui attira le plus mon attention fût les étals de viandes et les tavernes. Et oui j'étais toujours attirer par un bon morceau de viande et une bonne bière. Mais je ne m'arrêtais pas, il fallait que je trouve un commerçants capable de m'affuter ma hache. Au bout d'un long moment je trouvais enfin un commerçants avec des armes en tout genre sur son étal, des épées , des haches, des masses ... Je m'approchais et me mis a admirer une des ses armes. C'était vraiment de la très bonne qualité.

Le commerçants avait une quarantaines d'années. Il me demanda ce que je souhaitais. Je lui dit que je souhaitais faire aiguiser ma hache. Je la lui tendit il la regarda et me dit qu'il pouvait le faire en quelques minutes. Il s'approcha de la machine qu'il allait utiliser pour me rendre se service, une grosse pierre qui avait vu passer bon nombre d'arme et avait déjà fait ses preuves. Il appuya sur un bouton et la pierre se mit a tourner. Quant il posa ma hache dessus, des étincelles apparurent pendant quelques minutes le fer et la roche restèrent en contact et lorsqu'il les sépara, ma hache semblait comme neuve. Il me la rendit. C'était du très bon travail. Je la mis dans son fourreau, sortit l'argent qu'il me demandait, le remercia puis reparti dans la rue pour essayer de quitter se marché. Il se souvenait des enseignements passé de son amis et leva les yeux aux ciels pour se diriger grâce au étoiles avant de se rendre compte qu'il faisait jours. Il eu cependant le temps de voir passer quelqu'un, qui ressemblait a un être humain. Il fût très étonné de la voir voler. Il vit cet ombre perdre de la distance non loin de là et décida d'aller voir qui avait le pouvoir de voler.

Une quinzaine de minutes plus tard, il retrouva la personne qui se posait près d'un muret sur lequel était appuyer une jeune femme. Le jeune homme était très maigre. La couleur de ses cheveux était vraiment très roux. Vêtu d'une simple veste légère et d'un pantalon qui semblait être fabriquer avec de la toile. Il avait Un grand sourire. Il semblait s'amuser très facilement.
La jeune fille quant a elle était vêtu d'une longue robe et avait l'air bien mystérieuse. Un détail qui me frappa : elle était pied-nus. Il ne semblait pas parler.

Je m'approchais d'eux et dit :

Bonjour. Tout d'abord je me présente : Lólindir. Je vais y aller direct, je vous ai vu voler et cela m'a étonner. Durant mes voyages j'ai pu voir des choses étonnantes mais jamais quelqu'un se déplacer dans les airs. D'ou vous viens ce pouvoir ?

Le jeune homme me dit s'appelait Netari Torunae. Il me répondit qu'il fallait de longues années de pratique et de persévérance pour pouvoir planer dans les airs de cette façon. Il me répondit cela après m'avoir regarder. J'eus la bref impression qu'il se méfiait de moi mais cela ne duras pas longtemps il repris bien vite son sourire qui semblait habituelle. De la manière dont il m'expliqua comment il avait appris a voler, je devinais qu'il cherchait à impressionner la jeune fille à ses cotés mais celle ci ne disait rien. Elle regardait a ses pieds et en réagissait pas. Peut être se méfiait t'elle de moi, ou peut être était t'elle juste timide. Pourquoi ne parlais t'elle donc pas ? Je m'interrogeais sur tout cela pendant que les passants aller et venaient. Je n'aurais pu deviner combien il y en avais tellement ils étaient nombreux. Difficile de trouver quelqu'un au milieu de cette foule. Netari regardait la jeune fille discrétement, je ne savais si elle s'en rendait compte. Je dit donc :

Cela est très long mais comme on dit, rien ne vient tout seul. J'imagine que cela peut vous servir en combat pour éviter l'adversaire ou le surprendre.

Tournant légèrement la tête en direction de la fille qui ne disait toujours rien. Je lui dit donc :

Et vous mademoiselle, pourquoi ne dites vous rien ? Je ne vais pas vous manger.

Je m'appuyais sur el muret attendant leurs réponse.

Mei était toujours plongée dans ses pensées lorsqu'un jeune homme, volant dans le ciel, lui fonça dessus avant de l'éviter en exécutant une vrille magistrale. Il se laissa tomber et se posa en douceur à côté d'elle. Peut-être avait-il voulu l'impressionner ? Peine perdue… Lorsque la jeune fille prit conscience qu'elle n'était plus seule, l'inconnu était déjà assis à côté d'elle affichant un grand sourire. Son visage lui disait quelque chose et Mei était certaine de l'avoir déjà vu quelque part… Mais oui ! Elle l'avait déjà croisé dans les couloirs de l'académie. Ce devait être un étudiant, ou un ancien étudiant. Elle s'apprêtait à s'excuser pour son inattention, mais avant qu'elle ne prenne la parole, un certain Lòlindir. Il demandait à l'inconnu comment il faisait pour voler. Mei comprit que l'inconnu était sans doute arrivé par la voie des airs, bien qu'elle ne l'ait pas remarqué. Le nouveau venu semblait entièrement conditionné pour le combat. Véritable montagne de muscle, le colosse était lourdement équipé en armes, notamment une énorme hache à sa ceinture.

L'inconnu perdit un instant son sourire. Il semblait déçu, mais la jeune fille ne savait pas de quoi. Toujours est-il que son sourire finit par reparaître. Il dit s'appeler Netari Torunae. En effet, ce nom disait quelque chose à Mei. Il déclara être druide. Un druide ? Ses vêtements ne ressemblant pas à ceux de ses collègues, elle ne s'en serait jamais doutée. Bien sûr, les annonces successives de ses performances produirent leur effet. Peu bavarde, elle ne dit rien mais on pouvait lire dans ses yeux qu'elle était assez impressionnée. Elle sentait qu'il l'observait discrètement. Elle n'aurait pas su décrire cette sensation d'être observée. Elle avait toujours cela comme un instinct, une intuition. Toutefois, quelque chose dans la phrase attira son attention : il avait mis trois ans avant de pouvoir concentrer une rafale de vent. Pour la jeune fille, cela avait été bien plus simple : une mince brise s'était déclenchée toute seule autour d'elle un jour. Ravie de se découvrir un nouveau pouvoir, elle s'était entraînée chaque jour, et avait mis quelques mois pour maîtriser une rafale capable de renverser un cageot de pommes sur l'étal d'un marchand. Depuis qu'elle était entrée à l'académie, elle avait commencé à apprendre à s'élever dans les airs. On lui disait qu'elle était douée, mais elle ne parvenait pas pour l'instant à rester plus d'une dizaine de seconde.

Lòlindir disait que cela devait être utile pour éviter l'adversaire ou le surprendre. Il semblait qu'il sous-estime la magie du vent, car elle avait bien d'autres utilités en combat. Un bon utilisateur de magie pouvait envoyer son adversaire au loin avec une simple, mais puissante rafale. De plus, l'électricité dont ils pouvaient se servir, pouvaient, à un bon niveau, étourdir un ennemi plusieurs précieuses secondes. Lòlindir s'adressa à elle, la faisant sortir de ses pensées.

"Je m'en doute, sieur Lòlindir, répondit-elle avec un léger sourire. Veuillez pardonner mon silence. Je parle peu, par habitude."

Elle se tut à nouveau avant de réaliser que les deux hommes s'étaient présentés et qu'elle était la seule à ne pas l'avoir encore fait. Elle reprit.

"Mon nom est Mei. Mei Haruta."

Qu’elle était adorable quand elle souriait ! C’était vraiment une jeune fille charmante se dit Netari. C’était la personne parfaite pour ce qu’il avait à l’esprit. Elle avait presque le même âge que lui et était arrivée à l’Académie il y a seulement un an. Jusque là, elle avait appris à se servir de la magie du vent en autodidacte de manière assez impressionnante : elle possédait un talent certain, ou une volonté de fer, ou même sûrement les deux. Netari, lui, étudiait depuis ses onze ans et avait toujours eu les meilleurs professeurs ; notamment une Grand-Druide très renommée du nom de Damoria, sévère mais juste, qui lui avait recommandé ce genre d’exercice tous les jours pour ne pas perdre la main.

Elle lui apprenait en particulier à utiliser le vent sous forme extrêmement concentré, de façon à pouvoir l’utiliser comme une sorte de télékinésie, mais surtout à étendre son harmonie avec le vent. En se concentrant, il pouvait « fusionner » avec l’air qui l’entourait et ressentir tout ce qui s’y trouvait. Il avait également la capacité de manipuler à son aise tout l’air qui se trouvait dans cette zone, et par exemple de vider les poumons de son adversaire ou de les gonfler dangereusement, ce que ce Lólindir semblait ignorer. Il pouvait pour l’instant étendre cette zone à un cercle d’environ huit mètres de rayon, et travaillait à augmenter cette distance.

Meï Haruta ! Voilà quel était son nom, pensa-t-il, lorsque la jeune fille se présenta. C’était bien d’elle dont parlait le rapport de son professeur, indiquant qu’elle avait besoin d’une formation plus spécialisée. Bon, il était temps qu’il en vienne au fait, il avait encore tant de choses à faire aujourd’hui. Damoria lui menait la vie dure, et entre ses entraînements, ses courses pour les copains, ses coups de mains et les cours, il ne lui restait plus une seconde. Il faudrait d’ailleurs qu’il trouve le moyen de se libérer du temps pour les cours qu’il allait enfin pouvoir donner. Il se tourna vers Meï et lui dit d’un ton faussement bureaucratique :

« Mademoiselle Meï Haruta, étudiante de troisième année à l’Académie de magie de la Confrérie de Saïsha, je suis venu vous communiquer une information importante. Votre professeur, le druide Ar’Kanath, m’a chargé de vous dire que vous n’aurez plus cours désormais avec lui. »

(HRP) Au fait, mon perso ne s'appelle pas Meï, mais Mei, même si ça ce prononce de la même façon.^^' (/HRP)

Mei afficha un air surpris. Elle n'avait plus cours avec Ar'Kanath ? Que cela signifiait-il ? Elle avait toujours cours à l'Académie, non ? Peut-être avait-elle fait quelque chose de mal sans s'en rendre compte ? Ce court instant de panique passé, elle réfléchit calmement et se dit qu'il s'agissait sans doute d'un changement de professeur. On ne virait pas les élèves comme cela. Le professeur Ar'Kanath ne lui avait absolument rien dit. La jeune fille l'avait pourtant vu la veille. Ils avaient travaillé afin qu'elle apprenne à voler, comme presque tous les jours depuis deux mois. Elle avait d'ailleurs réussi à tenir 19 secondes à un mètre du sol et elle en était plutôt fière, bien qu'elle n'aimait pas en faire étalage.

Enfin… le vieux professeur n'allait pas vraiment lui manquer. Mei avait toujours eu du mal à se lier avec les gens et Ar'Kanath ne lui avait pas facilité la tâche. Le vieil homme, un peu aigri, ne parlait pas plus que son élève, si ce n'était pour lui apprendre la théorie de la magie du vent et pour lui expliquer brièvement les exercices. Il était assez dur, et avec lui, il était difficile d'obtenir une pause durant l'après-midi, même si l'on venait de faire un exercice épuisant. "Tu es fatiguée ?" disait-il. "Bien, nous allons donc passer à la théorie." Mei ne disait rien et obéissait. Elle était assez mature pour savoir que c'était une grande chance pour elle de pouvoir prendre des cours à l'Académie, alors que quelques années plus tôt, elle traînait dans les rues et volait pour se nourrir. C'est pourquoi elle souhaitait se montrer digne de cet enseignement. Toutefois, si le nouveau professeur pouvait être plus sympathique que le druide Ar'Kanath… cela ne la dérangerait pas. D'ailleurs, à quoi était dû ce changement et surtout, qui allait lui enseigner la magie désormais ?

"Je vous remercie de m'avoir prévenue. Puis-je demander qui sera désormais mon professeur ?"

(HRP) Désolée, ce n'est pas très long, mais je n'ai pas d'autres idées. Je ferai mieux la prochaine fois.^^' (/HRP)

Oh ! Quel ravissant visage cette jeune fille avait lorsqu’elle était surprise. Ces cours allaient être un vrai plaisir, pensa Netari alors que son sourire devenait bienveillant. Elle avait l’esprit vif et avait très bien compris qu’elle ne faisait que changer de professeur. Elle comprendrai sûrement vite lorsqu’il lui expliquerai ce qu’elle doit savoir. Ar'Kanath lui avait dit un jour qu'il en parlait qu'elle était forte, donc elle n'aurait pas trop de mal à digérer ce qu'il avait à lui raconter. Il choisi de la laisser mariner encore quelques instants, puis lui répondit d’un air malicieux :

« Eh bien, il s’agit d’une personne merveilleuse, agréable, sympathique et exceptionnelle (il écarta les bras), moi ! Très chère demoiselle, j’aurai à partir de maintenant le plaisir et l‘honneur de vous enseigner la magie du vent. Votre professeur m‘a indiqué que vous aviez un talent certain et que vous aviez besoin d’un professeur qui soit concentré sur la magie du vent. Je fait partit des personnes qui ne peuvent manipuler que cet élément et mon harmonie avec celui-ci est donc plus intense que celle qu’entretenait votre professeur. Comme vous le savez sûrement, le druide Ar’Kanath utilisait également la puissance de la terre. »

Et merde, pensa-t-il tandis que son visage s’assombrissait l’espace d’une demi-seconde, il avait parlé d’Ar’Kanath au passé, et il espérait de tout cœur qu‘elle n’avait pas remarqué. Il lui expliquerai, bien sûr, elle avait le droit de savoir, mais il préférait attendre d’être dans un endroit moins fréquenté. Il repris tant bien que mal son expression gaie et se tourna vers le guerrier à l’apparence redoutable à côté de lui et lui dit sur le ton de l’excuse :

« Je suis vraiment désolé monseigneur Lólindir, mais nous allons devoir vous laisser. Nous nous en voulez, nous avons un entraînement à commencer. J’espère que nous aurons la chance de nous revoir, je suis sûr que nous pourrions avoir une discussion très intéressante. »

Soudain, il sentit une douleur au niveau de ses tempes, qui se répandit dans tout son crâne. Il se maudit pour avoir pousser trop loin ses limites, erreur dont il payait actuellement les conséquences. Décidément, Lock avait décidé de lui en faire baver après les moments de joie immense qu'il avait ressentit. A ce moment, il su qu'il était temps de partir : il fit signe à Mei de le suivre de l’autre côté du muret.

Bien, elle avait compris qu’ils ne devaient plus rester ici pour parler. Sans laisser à Lólindir le temps de réagir, il sauta à la suite de Mei, le sang battait trop dans ses tempes pour qu’il remarque la grâce avec laquelle la jeune fille avait sauté du mur, résultat sûrement de son harmonie grandissante avec la magie du vent. Ils se trouvaient dans une ruelle vide, qui s’ouvrait vingt-cinq mètres plus loin sur une autre partie du marché des titans, sûrement le coin des marchands d’épices, se dit Netari quand il sentit les effluves d’un nombre incalculable de parfums différents emplir ses narines. Les maisons qui bordaient l’impasse devaient avoir au moins un étage et la maintenaient dans l’ombre, dont la fraîcheur n’était finalement pas désagréable par cet après-midi de printemps. Aucune fenêtre ne donnait sur la ruelle, personne ne pouvait les entendre.

Il avait bien trop forcé sur la magie, ce n’était pas la première fois qu’un problème pareil lui arrivait. Il y a quelques semaines, il avait tenté de pousser sa manipulation de l’électricité encore plus loin : il était parvenu à comprendre grâce à son professeur que les aimants fonctionnaient avec de l’électricité, et il avait essayé d’altérer la puissance d’un aimant, ce qui lui permit de soulever vers cet aimant suspendu au plafond une petite épée. Il avait laissé retomber l’objet, et contemplait son travail lorsque Damoria lui adressa un regard noir, signifiant explicitement qu’il avait enfreint une des règles fondamentales qu’elle lui avait enseigné. Il s’interrogea sur son erreur quand soudain une violente douleur le jeta à genoux. Il avait ainsi passé trois jours avec un intense mal de crâne et l’idée de retenter cette expérience ne lui faisait guère plaisir.

Netari s’avança vers le milieu de celle-ci. Il allait s’adresser à Mei quand une nouvelle douleur le fis cette fois-ci vaciller. Il sentit alors un liquide couler lentement de son nez, et y porta la main. Du sang. Il grogna un juron en l’essuyant rapidement, sans le cacher mais sans l’exhiber non plus ; puis il vérifia qu’il ne saignait plus. La magie était vraiment impitoyable… Il profita du silence de la jeune fille pour rassembler ses idées lorsqu’elle lui posa la question fatidique, lui demandant des nouvelles de son professeur. Il prit une grande inspiration, forçant mentalement la douleur à diminuer en utilisant la magie. Son visage n’avait plus rien de joyeux et, s’il n’était plus crispé par la douleur, il avait prit un aspect des plus sérieux. Il s’approcha d’elle et lui chuchota :

* Bien, j’irai droit au but : il y a des druides qui conspirent dans le dos de la Confrérie, ils cherchent apparemment à créer une nouvelle forme de magie très spéciale, maléfique, dont le principe nous est encore inconnu, et ce sans l‘aval de l‘Archimage. Votre ancien maître a été reconnu par le Conseil comme un membre de cette organisation. * Il marqua une pause pour permettre à la jeune fille d’assimiler ce qu’il était en train de dire et attendit sa réaction avant de continuer.

Tandis qu'elle attendait que Netari se reprenne, Mei fouilla dans une poche de sa robe et en sortit un mouchoir en tissu blanc qu'elle tendit au jeune homme. Elle connaissait les effets que provoquait une trop grande utilisation de la magie et savait combien cela pouvait être pénible. C'est pourquoi elle attendit patiemment que Netari semble se sentir mieux, avant de poser la question. Il lui répondit en chuchotant. Apparemment, il ne tenait pas ce que cela se sache. En effet, cela aurait sans doute créé un scandale parmi les habitants de Saïsha et les marchands et la nouvelle se serait répandue comme une traînée de poudre, non seulement dans la ville, mais par l'intermédiaire des marchands, dans bien d'autres endroits.

A l'annonce de Netari, le regard de Mei se teinta de surprise. Un complot ? Au sein de la Confrérie ? Maintenant qu'il le disait, Ar'Kanath avait bel et bien parlé d'une nouvelle sorte de magie, sans bien sûr préciser qu'elle était maléfique, et surtout sans révéler que lui et ses partenaires de recherche n'avaient pas le soutien de l'Archimage. Il semblait en être très fier et avait dit qu'ils parviendraient rapidement au bout de leurs recherches, mais il ne lui en avait pas dit plus. D'ailleurs, quand l'élève avait cherché à en savoir plus sur cette fameuse magie, le professeur lui avait répliqué sèchement que ce n'était pas ses affaires et que cela devait rester secret. "Seul l'Archimage et les druides les plus influents sont au courant de cela. Tu ne dois pas en parler autour de toi." s'était-il empressé d'ajouter, d'un ton assez étrange. Mei se souvint que sur le moment, elle avait eu l'intuition que son maître lui mentait ou ne lui disait pas toute la vérité. Elle avait rejeté cette hypothèse, mais se rendait maintenant compte qu'elle aurait sans doute dû en parler à quelqu'un, même si cette histoire avait bel et bien fini par se savoir. Netari semblait ne pas avoir terminé ses révélations, et elle attendit qu'il reprenne.

(HRP) De plus en plus court… > < Désolée, mais je n'ai pas d'idée pour faire plus long. (/HRP)

Le sentiment de surprise se dessinait lentement sur le visage de son interlocutrice, qui semblait probablement faire le lien entre ce qu’il disait et divers évènements précédents. C’était sûrement un choc pour elle d’apprendre qu’elle avait étudié avec un hors-la-loi, dangereux qui plus est. Ar’Kanath était un peu mystérieux, cacher des activités illicites avait pu être un jeu d’enfant pour lui, personne ne serait allé lui demandé ce qu’il faisait, par peur de sa réaction

Netari prit le mouchoir avec un petit hochement de tête en guise de remerciement. Il acheva de tarir le sang qui s’écoulait de son nez et remis la jolie pièce de tissu dans sa poche, prévoyant de la lui rendre une fois qu’il l’aurait nettoyé. La douleur diminuait un peu lui permettant d’avoir les idées un peu plus claires. Damoria ne serait pas contente, oh non… Son professeur allait sûrement lui en faire baver, mais tant pis. Il prit une nouvelle inspiration et continua son récit :

* J’imagine que vous savez comment ça ce passe dans ce genre de moment-là. Le conseil ne veut surtout pas reproduire le désastre de la seconde Bataille des esprits. Si jamais quelqu’un essaie d’aller trop loin en contradiction avec le conseil, il est immédiatement arrêté. Son excellence l’Archimage Noshiro est allé le chercher lui-même pour l’interroger et ainsi démanteler enfin cette organisation. Il a essayé de se défendre.*

Il déglutit difficilement. Les méthodes de l’Archimage n’était pas les plus tendres. Expert en magie de l’eau, il était le mage de guerre le plus dangereux de la Confrérie. Oh, bien sûr, certains druides avaient plus de mana que lui, d’autres pouvaient manipuler plusieurs éléments, et nombreux sont ceux qui le surpassent physiquement. Mais Noshiro avait développé une telle symbiose avec l’eau qu’il était capable de tuer sa victime en faisant exploser les vaisseaux sanguins de son cerveau.

* Il n’aurait pas du. Noshiro ne lui a laissé aucune chance. Ar’Kanath est mort.*

Désirant à tout prix quitter cette ruelle oppressante, il fit signe à Mei de le suivre en dehors de celle-ci.

(HRP) C'est reparti pour un tour ! =3 (/HRP)

Mei ne sut que répondre lorsque Netari lui annonça la mort de son maître ou plutôt, de son ancien maître. En regardant le visage de la jeune fille, on n'aurait su dire si elle était triste ou si celui lui importait peu. En vérité, son esprit était déjà loin d'ici : elle s'était à nouveau plongée dans une des rêveries dont elle avait le secret. Elle tentait de se souvenir de ce qui s'était passé, de tout ce qui aurait pu prouver la mort du druide. Il fallait dire que c'était assez difficile à croire pour quelqu'un qui avait suivi ses cours pendant plus d'un an, surtout qu'elle avait étudié avec lui deux jours plus tôt. A part les allusions de son ancien maître à cette magie inconnue, elle ne voyait rien qui aurait pu signaler sa mort. Mais la forte intuition de Mei lui disait que ce jeune druide, désormais son nouveau maître, était digne de confiance et il avait l'air sincère. On ne pouvait que le croire.

Peu seraient ceux qui regretteraient le vieux druide Ar'Kanath, professeur assez sec et peu attentionné à l'égar de la plupart. Il avait eu ses chouchous parmi les étudiants qui lui avaient été confiés. D'ailleurs, on disait que ces élèves en connaissaient bien plus que les autres sur cette fameuse magie secrète. Pour ceux qui n'était pas de ce petit cercle, cette magie restait un grand mystère. Une fille, étudiant depuis deux ans à l'académie, disait même qu'il avait vu un jour l'un de ces élèves favoris en compagnie du druide, en pleine nuit, traversant la cour, avec l'air de personnes qui ne souhaitaient pas être vus. Mais cette fille était sans doute la pire des commères. Les rumeurs qu'elle lançaient pouvaient aussi bien être la vérité qu'une "information croustillante" de son invention. Personne ne pouvait démêler le vrai du faux. Mei ne savait pas grand chose sur les relations qu'entretenait Ar'Kanath avec les autres druides. Mais, de même, elle avait entendu dire qu'il n'était pas très apprécié à part de quelques rares personnes.

La jeune fille avait bien envie de mener sa propre enquête sur cette affaire, mais ce serait sans doute trop difficile. Après tout, il ne valait mieux pas fourrer son nez dans les affaires des plus grandes personnalités de l'académie. On pouvait facilement s'y brûler les ailes. Peut-être en saurait-elle plus par l'intermédiaire de son nouveau maître.

Mei se rendit alors compte que Netari lui faisait signe. Elle en fut un peu embarassée, car elle espérait qu'elle ne l'avait pas fait attendre trop longtemps. Elle s'excusa du regard et le suivit.

Pendant qu’ils sortaient de la ruelle, il lui dit tout doucement : « Mais rassurez-vous, vous n’êtes suspectée de rien. Toutefois, cette affaire reste secrète, et personne ne doit en entendre parler. La version officielle sera affichée demain, pour couper court à toutes les rumeurs. N’en parlez à personne. »

Les rumeurs étaient en effet le dernière chose dont-ils avaient besoin… Et dans une académie, elles se répandent comme des traînées de poudre. Alors la ville risquait d’être au courant, et si les citoyens commencent à douter de l’intégrité des druides, la cité avait de bien sombres heures devant elle. Il y avait déjà cette histoire de la venue d’une délégation du Royaume des Cinq Joyaux, appelé communément RCJ par les habitants de Saïsha, sur laquelle personne ne pouvait le renseigner. Il était allé faire un tour au-dessus de la mer dans le cadre de son entraînement et il avait aperçu une horde de bateaux aux voiles blanches et jaunes. Il n’y avait que les Narkan pour exhiber ainsi leurs couleurs dans un lieu où personne d’autre ne pouvait les voir… On lui avait simplement dit de ne pas s’en occuper, que tout était prévu. Il avait prévu de demander à Damoria, mais pour l’instant il devait surtout faire profil bas et assumer les conséquences de ses actes. Ah ! Il serra les dents car, en y repensant, la douleur qui diminuait s’était stabilisée à un niveau encore assez haut, et il devrait rester assis pendant encore plusieurs heures avant de pouvoir se déplacer tranquillement.

Il attendit un signe d’approbation de la jeune fille puis ils sortirent de la ruelle. Malgré son état, il ne pu s’empêcher de trouver adorable le petit air gêné de la jeune fille. La perspective de lui enseigner la magie du vent était très agréable et lui fit oublier un instant ses ennuis alors qu’il commençait à marcher dans la rue encombrée d’étals, de personnes et d’animaux en tous genres. Il fit un effort pour reprendre une certaine constance, releva le buste, essuya le peu de sueur qui avait coulé sur son visage et ravala sa salive. Il fallait maintenant qu’il fixe un rendez-vous pour le premier cours qu’il lui donnerait mais il devait d’abord aller voir Damoria, car elle bouleverserait sûrement tout ce qu’il avait prévu pour replacer ses heures. Tout en continuant de marcher, il dit à Mei :

« Bon. Sinon pour les cours, je vous… je te propose -tutoyons-nous, ce sera plus sympa- de nous retrouver dans une demi-heure devant l’entrée de la tour laboratoire, il faut que j’arrange quelques affaires avec mon maître. Des questions ? »